Colette Richarme

Une femme complexe, puissante, multiple qui s’est battue toute sa vie pour faire vivre sa peinture, comme la plupart des femmes artistes du XXe siècle.
Une femme moderne et indépendante dans ses choix artistiques qui a su sublimer les endroits où elle a vécu comme ici la ville d’Annecy.

Née en Chine, en 1904, elle y passe les 9 premières années de sa vie dans le faste de ambassades à Canton. En 1913, à la mort de son père, elle rentre en Savoie, berceau de sa famille maternelle, où elle vivra jusqu’en 1936 (Albertville, puis Annecy). Jeune femme sportive, Colette Richarme goute aux plaisirs de la neige et de la baignade avec un cercle de montagnards, militaires et littéraires dont faisait partie Jean Moulin, alors préfet d’Albertville. Elle se marie en 1926 avec Jean Boisseau, un chasseur alpin. 3 fillettes vont naître mais la cadette sera emportée par une méningite avant ses 2 ans.

Passionnée par le dessin et la peinture dès son plus jeune âge, elle immortalise cette région dans de grandes gouaches traitées comme des huiles. Après 2 années passées à Paris dans les ateliers de la Grande Chaumière où elle s’initie à l’huile, elle descend dans le midi où son mari est nommé. Elle y réalisera une œuvre riche et variée présentée régulièrement à Paris et dans certaines villes de province.

Toute sa vie, elle gardera la nostalgie du berceau familial : Je songe à cette fringale de prairies grasses qui me tiraille périodiquement. L’apaisement des vallons herbus, la langueur des vaches dans le pré de mon adolescence… et cette faim du troupeau m’a gagnée comme une maladie. Journal, 22 septembre 1956

Mais sa véritable patrie restera la peinture, où qu’elle soit, elle qui s’écriait en 1947 :

La peinture ? C’est une langue liturgique et universelle. La Proportion en est le verbe. Couleurs, lignes, formes en sont les éléments expressifs qui hurlent, explosent et clament une poésie entendue de beaucoup et le plus souvent des instinctifs et des humbles (…) « Réalité sublunaire », la peinture est le cri de lumière, l’appel de ma nuit.

Plusieurs musées et institutions ont accueilli ses œuvres et ses écrits. A sa mort, en 1991 elle sera enterrée à Albertville, retrouvant ainsi la terre familiale.

Son oeuvre

Un millier de dessins, autant de gouaches et près de 700 huiles sans compter les études… Une œuvre réalisée de 1936 à 1991, soit plus de 50 ans de peinture.

Evolution du dessin à travers le thème de la figure humaine
Evolution de l’huile sur l’un de ses thèmes, les printemps